Voir un psy : un tabou ?
Voir un psy, c’est quelque chose qu’un Français sur 10 a déjà fait. Près de 20% déclaraient également avoir l’intention d’en voir un en 2021. Pourtant, la plupart des personnes qui consultent n’osent pas en parler à leur entourage ou le cachent. D’où vient ce tabou autour de la thérapie ?
Sommaire
- Un tabou ancré
- Le besoin de maitriser son image
- Voir un psy, un vrai besoin ?
- Rester acteur de sa vie
- Vers une banalisation ?
- Trouver « le bon psy »
Un tabou ancré
La première raison qui pousse les consultants à ne pas avouer leur démarche est la peur d’être jugé négativement par les autres. Passer pour un « fou » ou pour quelqu’un d’instable psychologiquement fait peur. Selon une étude de 2021 réalisée par YouGov et Qare, ils sont près de 50% dans ce cas. Par ailleurs, 24% des répondants n’arrivent pas à assumer le fait qu’ils aillent consulter.
Cette crainte peut s’expliquer par la connotation généralement négative que l’on peut entendre sur la santé mentale. On l’associe régulièrement à la folie ou à des pathologies mentales handicapantes. Pourtant, le terme « santé mentale » ne désigne que notre état de bien-être émotionnel et psychologique. Aller voir un psy peut vous aider à y voir plus clair dans vos émotions, sentiments ou ressentis lorsque vous en avez besoin. Cela peut être une très belle méthode pour vous recentrer sur vos besoins et vous permettre de prendre du recul sur des événements potentiellement traumatisants ou désagréables qui vous pèsent sur la conscience.
Le besoin de maîtriser son image
Toujours selon cette étude, 87% des personnes interrogées n’osent pas en parler à leur famille et 76% à leur conjoint.e. Témoignage, sans doute, que la psychanalyse souffre encore d’une image négative. Dans une société où on attend de vous de « faire face », d’être « fort.e », aller voir un psy constituerait un aveu de faiblesse. Signe que l’on n’est pas assez fort pour régler ses problèmes seul. Évidemment, vous vous en doutez, cette image n’a absolument pas lieu d’être ! En effet, tout le monde peut, à un moment ou à un autre, se sentir dépassé et avoir besoin d’un avis extérieur pour démêler certaines situations. Consulter devient alors un acte de bienveillance envers soi-même, nous permettant de nous accorder l’importance que nous méritons dans notre vie. Une thérapie peut nous permettre de nous séparer de certains blocages, traumatismes, phobies ou complexes qui nous empêchent d’avancer.
Gardez en mémoire que prendre soin de sa santé mentale n’est en aucun cas un aveu de faiblesse. Au contraire, cela prouve que vous prenez conscience de l’importance de se remettre en question et de mieux identifier ses besoins.
Voir un psy, un vrai besoin ?
Certaines personnes penseront sans doute qu’ils ne souffrent pas de pathologies suffisantes pour aller consulter. Que cela résulterait en une perte de temps, tant pour eux que pour le praticien qui a « sans doute des cas plus graves à gérer ». Certes, nous trouverons toujours plus grave que nous. Pour autant, ce n’est pas une raison pour négliger sa santé mentale. En effet, votre médecin généraliste aura sans doute des maladies plus graves à gérer que votre angine. Pourtant, vous allez le voir pour vous sentir mieux et vous avez raison.
Il en va de même quand il s’agit d’aller voir un psy. Consulter n’est pas forcément synonyme d’un problème à résoudre. Cela peut simplement résulter d’un besoin de communiquer avec une personne extérieure dans un cadre neutre et sécurisant. Votre thérapeute peut vous aider à y voir plus clair ou à mettre des mots sur ce que vous ressentez. Il peut également vous permettre de mettre en lumière certains événements « oubliés » de votre mémoire qui ont toujours un impact sur votre manière d’interagir avec le monde, dans le but de les désamorcer. Le simple fait de s’exprimer librement et sans jugement peut représenter un réel soulagement.
Inutile (et dangereux), donc, de repousser le moment où vous pousserez la porte d’un spécialiste dans l’attente « d’une vrai raison d’aller le voir ». Il est de son ressort de vous aider à trouver les réponses à vos questions, même si vous ne savez pas vraiment ce qui vous tracasse. Dans le pire des cas, ce n’est jamais une perte de temps !
Rester acteur de sa vie
Certains peuvent se sentir freinés par la crainte de perdre leur libre arbitre au sein même de leur vie. Cependant, aller voir un spécialiste, ce n’est pas confier le volant à quelqu’un d’autre et lui laisser faire les manœuvres à votre place. Bien au contraire ! Le but du psychologue est, à l’inverse, de vous écouter et de vous aider à exprimer ce que vous ressentez.
Il peut vous aider à trouver les clés dont vous avez besoin pour prendre vos décisions. Prendre du recul est essentiel pour voir les choses dans leur globalité. C’est exactement ce que vous propose un psy, en vous permettant d’avoir un avis externe et neutre. Il vous propose une écoute bienveillante et sans jugement tout au long de votre chemin.
Vers une banalisation ?
De nos jours, de plus en plus d’ouvrages et de ressources existent au sujet de la santé mentale et sont accessibles à tous. Pas à pas, nous tendons à nous rendre compte qu’il s’agit en fait d’un sujet universel, qui nous concerne tous. De plus, certaines mutuelles et dispositifs gouvernementaux tendent à démocratiser encore d’avantage la consultation, en remboursant les rendez-vous chez le psy. De quoi tenter l’expérience sans dépenser un centime !
Une campagne, #JassumeLaPsy, à l’initiative de professionnels de la santé, a réuni plusieurs milliers de photos et de témoignages de personnes souffrant de pathologies telles que le burn out, phobies, complexes, syndromes post-traumatiques… Tout cela dans le but de déstygmatiser la santé mentale.
Trouver « le bon psy »
Dans tous les cas, sachez qu’il peut être compliqué de trouver « le bon psy ». Non pas parce que certains sont plus compétents que d’autres, mais plutôt parce que certains vous correspondront mieux qu’à d’autres (et inversement). En effet, vous êtes humain.e et votre thérapeute l’est également. Le feeling et la confiance sont primordiales dans le cadre d’une thérapie et peuvent différer en fonction des personnes. Ne craignez donc pas d’aller en voir plusieurs ! Si vous avez besoin de plusieurs rendez-vous avant d’arriver à vous confier, il n’y a aucun mal !
Si vous ne vous sentez pas à l’aise avec un thérapeute, changez-en. Vous n’avez aucune obligation à suivre une thérapie avec quelqu’un qui ne vous convient pas. Vous n’obtiendrez sans doute pas les résultats escomptés et vous risquez d’avoir le sentiment de perdre du temps. Cela peut prendre quelques temps, alors ne vous découragez pas !
En attendant de trouver le spécialiste qui vous convient, si vous souffrez d’anxiété, consultez la catégorie dédiée et tous nos conseils pour la dompter !
En cas d’urgence :
En détresse ? Témoin d’un proche en souffrance ? Des professionnels de santé formés à la prévention du suicide vous écoutent. Ils peuvent proposer des ressources adaptées à vos besoins. Plus d’informations.
Parler librement, sans jugement, de tout ? C’est possible. Chat et permanence téléphonique anonymes pour les 12-25 ans sur, la santé, la sexualité, l’amour, le mal être, les relations familiales ou scolaires… Plus d’informations.