Surmonter la phobie sociale
La phobie sociale, ou anxiété sociale, affecte 2 à 4% de la population. Les femmes sont en moyenne plus touchés que les hommes et les symptômes surviennent en général à l’adolescence. C’est un trouble anxieux caractérisé par une peur intense et incontrôlable des situations sociales. Ces situations pourtant courantes dans la vie de tous les jours, entraînent chez les personnes qui en souffrent, des symptômes inconfortables et des manœuvres d’évitement. D’où vient-elle, comment se manifeste-t-elle et comment s’en défaire ? C’est ce que nous allons voir aujourd’hui.
Sommaire
D’où vient la phobie sociale ?
Il n’est pas évident de définir avec certitudes les causes de la phobie sociale. Néanmoins, les scientifiques, sans pour autant identifier un gène déclencheur, ont tendance à privilégier la piste de la famille. En effet, si un membre de la famille souffre d’anxiété sociale, il y a de fortes chances pour qu’un autre en soit victime.
Une étude menée sur des jumeaux identiques (monozygotes) montre que si un des jumeaux souffre d’anxiété sociale, il y a 12,6% de chances pour que son jumeau en soit également atteint. Cette probabilité passe à 9,8% s’il s’agit de jumeaux différents (dizygotes).
D’autres pistes peuvent également être exploitées, comme le fonctionnement des familles. Les personnes souffrant de ce trouble ont tendance à être issues de familles dans lesquelles ils ne sont pas beaucoup confrontés aux situations sociales dès l’enfance. Une peur de l’autre peut alors se développer, en particulier si les parents ont sur-protégé l’enfant. Dans tous les cas, ce trouble montre une activation hormonale importante et incontrôlée, notamment du cortisol, l’hormone du stress.
Comprendre la phobie sociale
Il ne faut pas confondre la phobie sociale avec la timidité. Les personnes qui en souffrent expérimentent une peur intense d’être jugé négativement, rejeté ou humilié par les autres et ce, en permanence. Les personnes atteintes d’anxiété sociales peuvent être amenées à éviter les conversations, présentations publiques, rencontres amoureuses, réunions de groupe ou toute autre situations où elles pourraient être exposées au regard des autres. Vous comprendrez aisément en quoi la phobie sociale peut être handicapante au quotidien.
Les symptômes qui y sont associés peuvent être physiques : battement de cœur rapides, tremblements, sueur excessive, rougeurs ou nausées. Sur le plan émotionnel, cela se traduit surtout par l’adaptation du quotidien du patient. Elle peut en effet engendrer une anxiété anticipatoire, c’est à dire qu’elle va tenter en permanence d’anticiper les faits et gestes des autres pour éviter de se retrouver dans une situation inconfortable. Elle est souvent accompagnée d’une faible estime de soi, d’une sensation de panique et une peur d’être jugé ou ridiculisé. Ces symptômes peuvent avoir diverses conséquences dans la vie de tous les jours et dans les relations de la personne, limitant ses opportunités.
Identifier les signes de la phobie sociale
Chaque personne est susceptible d’expérimenter différemment l’anxiété sociale. Cependant, on distingue généralement quelques traits communs, qui sont à surveiller pour savoir si en souffre :
- Éviter les situations sociales, angoisser à l’idée de les affronter.
- Craindre excessivement d’être le centre de l’attention ou d’être observé par les autres
- Peur persistante d’être jugé, critiqué ou humilié
- Difficultés à engager des conversations, à partager son opinion aux autres
- Donner trop de place à l’avis d’autrui, au point d’avoir peur de commettre des « erreurs sociales »
Si vous vous reconnaissez dans tout ou partie de ces symptômes, pas de panique. N’oubliez pas que la phobie sociale n’est pas un signe de faiblesse, mais un problème qui peut être traité.
Surmonter la phobie sociale
La phobie sociale peut sembler insurmontable aux yeux des personnes qui en souffrent. Néanmoins, il existe des solutions efficaces qui peuvent vous aider au quotidien dans ce travail :
- Demandez de l’aide : Consulter un psychologue ou un psychiatre. Ils peuvent vous aider à aller mieux en identifiant vos troubles, en vous apportant une vision plus générale et des astuces pour vous sentir mieux quand des manifestations surviennent.
- Éducation et compréhension : Apprenez autant que possible sur la phobie sociale. Plus vous comprenez la condition, plus vous pouvez développer des stratégies pour la gérer. Ressources en ligne, livres, et groupes de soutien peuvent être utiles pour vous informer.
- Exposition progressive : L’exposition progressive est une technique thérapeutique couramment utilisée pour traiter l’anxiété sociale. Elle implique de s’exposer progressivement à des situations sociales redoutées. Commencez par des situations moins stressantes et en progressant vers des défis plus importants. Cette approche vise à développer la confiance et à réduire l’anxiété au fil du temps.
- Techniques de relaxation : Apprenez des techniques de relaxation, telles que la respiration profonde, la méditation ou le yoga. Cela aura pour effet de vous détendre quand les symptômes se feront sentir et à réduire le stress procuré par ces derniers.
- Recherchez le soutien social : Entourez-vous de personnes bienveillantes qui peuvent comprendre ce que vous traversez. Participez à des groupes de soutien ou parlez-en à des proches en qui vous avez pleinement confiance. Ils peuvent vous aider dans votre démarche en vous fournissant des conseils que vous pourrez appliquer, une vision plus large de votre situation ou tout simplement une écoute attentive dont vous avez besoin.
Se faire aider, c’est le premier pas vers la guérison !
Gardez en tête que surmonter la phobie sociale demande du temps et de l’énergie. C’est un travail sur du long terme qui nécessite de l’introspection, la prise en compte du contexte et des événements qui ont potentiellement pu vous y conduire. C’est pourquoi l’appui d’un professionnel de santé peut être une étape très importante dans le processus de guérison.