Mode de vie

Les jeux-vidéo nous rendent-ils violents ?

Les jeux-vidéo nous rendent-ils violents ? C’est une inquiétude des parents. Faut-il laisser nos chères têtes blondes avec le dernier GTA, Call Of Duty ou les autres jeux de tir ou de guerre ? La question est légitime, car on pourrait penser qu’habituer les enfants aux armes et à la violence peut leur donner une vision déformée de la réalité. Parallèlement, la société semble de plus en plus violente. Qu’en est-il vraiment ? Doit-on s’inquiéter ?


Sommaire


Des études contradictoires

Donald Trump, après une énième fusillade en 2019, dénonçait « les jeux vidéo horribles et macabres qui sont devenus banals ». Il les place ainsi comme des déclencheurs de la violence chez les jeunes.

C’est en tout cas ce que démontrent deux études de 2014 sur la question. La première, conduite à Singapour et publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) Pediatrics, démontre que jouer régulièrement peut augmenter l’agressivité des jeunes. Elle a été menée pendant trois ans sur 3000 enfants âgés de 8 à 17 ans (11 ans d’âge médian, 73% de garçons). Ils ont répondu à un questionnaire sur leurs habitudes de jeu, leurs jeux favoris et sur leur agressivité au quotidien. Il leur est demandé s’ils avaient déjà frappé quelqu’un qui les auraient provoqué ou rendu furieux. Puis, s’ils avaient parfois rêvé de taper sur quelqu’un ou de lui faire du mal.

La seconde, du psychologue Richard Ryan de l’Université de Rochester a démontré que le niveau de difficulté n’était pas anodin. En effet, il pourrait provoquer de la frustration et rendre temporairement plus agressif.

Cependant, il précise qu’ils ne pousseraient pas pour autant à commettre des actes de violence. Selon ses recherches, la présence de violence dans les jeux vidéo n’est pas un facteur déclencheur.

Les jeux-vidéo, inhibiteurs de violence ?

Cela pourrait bien être le cas, c’est ce que démontre l’étude de la sociologue Karen Sternheimer. Après avoir eu accès aux statistiques du FBI a constaté que le nombre de meurtres commis par des mineurs a réduit de 77% depuis la sortie de plusieurs jeux-vidéo en 3D comme Doom en 1993.

Selon certains psychologues, les jeux vidéos peuvent représenter un exutoire qui peut faire baisser l’agressivité et la violence des individus. En effet, cela permettrait pour certains de réaliser virtuellement des fantasmes qu’ils n’auraient ensuite pas besoin de réaliser dans la vrai vie.

Les jeux-vidéo nous rendent-ils moins violents ?

Selon la psychologue clinicienne Vanessa Lalo, les jeux-vidéo ne rendent pas violents en tant que tel. Interrogée par France Culture, elle confirme que les auteurs de tueries de masse ne seraient pas motivés par les jeux. En effet, dans le cas de Breivik le tueur de Norvège, qui avait fait 77 victimes en 2011, il s’avèrerait qu’il n’ait utilisé le jeu vidéo Call Of Duty, auquel il jouait souvent, non pour s’entraîner, mais pour mieux comprendre les déplacements des victimes dans l’espace et comment elles tenteraient de s’enfuir. Le problème viendrait plutôt de son terrain psychiatrique, marqué par un trouble schizophrénique paranoïaque. Elle poursuit en indiquant qu’il vaudrait mieux combattre les problèmes de santé mentale que d’accabler les jeux-vidéo.

Toujours au cours de cette entrevue, la psychologue dénonce une difficulté à mener des études sur la question. Le problème est multifactoriel ce qui complique les recherches. En effet, les chercheurs ne se baseraient pas forcément sur les bons échantillons, les bonnes procédures ou les bons jeux. Pour comprendre quelle implications ils auraient sur la violence, il faudrait prendre en compte l’intégralité de l’environnement du joueur. Cela va de l’alimentation à son parcours psychologique depuis sa naissance, le soutien ou non de ses parents, ses réussites et capacités scolaires… En outre, le sujet est trop compliqué pour pouvoir tirer une réponse claire et définitive sur la question. Ceci explique la diversité des réponses des études et leurs contradictions.

Les études sur le sujet étant beaucoup trop contrastées, il est compliqué de tirer une conclusion définitive sur la question. Bien qu’ils ne soient vraisemblablement pas des déclencheurs de la violence chez les jeunes, ils ne sont pas absolument anodins. Il est important de rappeler que les jeux-vidéo, nous rendant violents ou non, peuvent être à l’origine d’addictions graves. Il est donc, dans tous les cas, important de se raisonner et de se fixer des limites de jeu. Pourquoi ne pas faire du sport entre les sessions de jeu ?

Ne ratez aucun conseil !

Inscrivez-vous pour être informé(e) quand nous publions des articles et recevoir tous nos conseils, astuces et décryptages dans votre boîte de réception.

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *