Infidélité : Où se trouve la limite ?
Si l’infidélité est indéniablement un sujet délicat au sein du couple, il n’est pas toujours simple d’en établir les limites. En effet, chacun en a sa propre définition personnelle et tous ne la partagent pas. Draguer, discuter sur les réseaux, danser en soirée, voir « en cachette », avoir des relations sexuelles… Quelles sont les critères généraux qui permettent de savoir que la ligne jaune a été franchie ? S’il est impossible de déterminer des règles communes à tous les couples, nous allons aujourd’hui tenter de déterminer où se trouve la limite de l’infidélité.
Sommaire
- Définitions
- Les limites individuelles
- L’intention et l’émotion
- Les actes physiques et sexuels
- La communication et la confiance
Pour commencer, plantons les bases du sujet en définissant l’infidélité.
Définitions
On distingue généralement cinq types d’infidélité :
- Fantasmer sur une autre personne : Nous avons tous des fantasmes, c’est naturel. S’imaginer dans une relation intime avec quelqu’un d’autre ne relève pas forcément de l’infidélité, tant ces images sont la plupart du temps inconscientes et involontaires. Tout dépend de la place que prend le fantasme au sein du couple. Le fantasme est une expression de notre désir. S’il devient omniprésent et constant, il y a des questions à se poser ! Pour simplifier : fantasmer sur un.e passant.e, pourquoi pas, mais être obnubilé.e par un.e collègue de bureau dépasse ce stade.
- Infidélité émotionnelle : Nous parlons de ce type quand des sentiments ou une intimité outrepassant le cadre de l’amitié se tissent avec quelqu’un d’autre. Il n’est pas ici question forcément de sexualité, mais de connexion émotionnelle. D’après une étude de 2015 de l’Université de Chapman, les femmes interrogées trouvent que ce type d’infidélité est le plus inquiétant.
- Infidélité financière : Il s’agit de cacher ses habitudes financières à sa moitié. Cela peut avoir diverses origines, comme la mauvaise santé financière, des folies d’achats, une addiction aux jeux… La personne concernée aura tendance à cacher cette partie de sa vie pour ne pas inquiéter son ou sa partenaire, mais cette attitude peut être considérée comme de l’infidélité. En effet, le mensonge, traditionnellement, ne fait pas partie de la définition de la relation de couple que nous connaissons dans notre société. Cependant, si vous découvrez ce genre de pratiques, ne jugez pas l’autre et tentez plutôt de l’aider. Le but n’est pas ici de le blâmer. Faites-lui comprendre vos ressentis et émotions et tentez de gérer le conflit de façon saine.
- Infidélité virtuelle : Elle est de plus en plus répandue et s’est accentuée du fait du confinement. Inscriptions sur des applications ou des sites de rencontre, discussions enflammées, échange de « nudes »… Ce type d’infidélité est souvent vécu comme aussi violent que les autres.
- Infidélité sexuelle : Nul besoin de vous faire un dessin ici, vous aurez compris ce dont il en retourne. Nous parlons ici de consommer la relation, qu’elle soit ou non accompagnée de sentiments.
Les limites individuelles
Comme on dit : « Il y a autant de façon de vivre le couple que de couples et d’êtres humains ». Il en va de même en ce qui concerne l’infidélité. Effectivement, certaines personnes considèreront qu’une simple pensée ou attirance envers quelqu’un d’autre rentre dans ce cadre. D’autres ne considèrent l’infidélité que lorsque des actes physiques ou émotionnels concrets ont lieu. Dans tous les cas, il est préférable de fixer les limites en début de relation pour pouvoir appréhender les événements en pleine conscience. L’engagement et les attentes que les partenaires ont l’un envers l’autre doivent être explicités. Vous pouvez établir des règles concernant la monogamie, la fidélité émotionnelle ou même les interactions en lignes avec d’autres personnes. La violation de ces règles peut être considérée comme une infidélité.
L’intention et l’émotion
Pour déterminer s’il y a eu infidélité, il est important de prendre en compte l’intention. Si quelqu’un agit délibérément en cherchant à tromper son ou sa partenaire, nous pouvons aisément considérer cela comme une trahison. Dans la majeure partie des cas, il est plus facile de pardonner ou de comprendre une infidélité s’il n’y a pas de préméditation et d’intention.
Les actes physiques et sexuels
La majeure partie d’entre nous considérons que les actes physiques, baisers, caresses, rapports sexuels, etc, sont des formes d’adultère évidentes. Cependant, nous avons parlé plus haut de l’infidélité virtuelle. En effet, des comportements tels que le « sexting » (le fait de partager des conversations explicites avec une autre personne) ou les rencontres en ligne, ou l’échange de photos dénudées, peuvent également rentrer dans ce cadre.
La communication et la confiance
Encore une fois, ici, la communication entre les partenaires joue un rôle essentiel. Il est important de discuter et d’expliciter les attentes mutuelles et des limites de chaque personne au sein du couple. Cela aidera par la suite à savoir ce qui peut être considéré comme une violation de la confiance.
On peut également considérer le fait de cacher un écart sentimental ou sexuel comme une infidélité à part entière. En effet, si vous commettez un faux pas et que vous faites tout pour le cacher à votre partenaire, vous ajoutez à l’infidélité le mensonge.
La définition et la caractérisation de l’infidélité est propre à chacun. Selon vos valeurs et votre vision de votre vie amoureuse, déterminez clairement ce que vous considérez être de l’adultère et parlez-en avec votre partenaire. En faisant cela, vous apprendrez son positionnement sur le sujet et pourrez vous projeter ensemble sur votre relation de couple. Trouvez un terrain d’entente et si vous trouvez qu’il est compliqué dans votre cas d’établir des limites individuelles claires, n’hésitez pas à vous faire aider.
Aller plus loin : Comment pardonner une infidélité ?